La rédaction 27 février 2025

Le président français pourrait profiter de son aura à l’international pour se faire mieux voir chez lui où son impopularité battait des records.

Nul n’est prophète chez soi. C’est encore plus vrai dans le cas d’Emmanuel Macron. À l’heure où le chef de l’État français est au plus bas dans les sondages d’opinion favorable au plan national – seulement 21% d’après une étude Ifop publiée le 26 janvier dernier –, la diplomatie pourrait constituer pour lui une bouée de sauvetage.

Avec le retour de Donald Trump à la tête des États-Unis et son agenda de profonde remise en cause internationale, y compris avec les plus vieux alliés américains, cette scène offre une nouvelle opportunité de briller au locataire de l’Élysée.

Celle de remettre l’Europe au centre du jeu, d’autant que l’Union semble pour le moins apathique sur nombre de sujets de premier plan face à une Amérique décidée à se replier sur elle-même.

Dans ce contexte, le déplacement de Macron à la Maison Blanche lundi 24 février, le premier d’un dirigeant européen à Washington depuis la prise de fonction du locataire des lieux, à donner au dirigeant français l’occasion de porter la voix de l’Europe.

Une rencontre à Washington au sommet

Le chef de l’État hexagonal a ainsi, dans le cadre d’un échange cordial, mais ferme, a réaffirmé la position européenne sur la question russo-ukrainienne en l’occurrence. Le président de l’Ukraine Volodymyr Zelensky n’aurait pas dû commencer la guerre comme l’a déclaré Trump ?

Pas du tout selon Macron, qui n’a pas manqué de présenter son homologue Vladimir Poutine comme « l’agresseur ». Les États-Unis se sont-ils trop impliqués financièrement dans cette guerre, comme le suggère le président américain ?

Eh bien, la contribution européenne à l’effort de guerre est de 60% du montant total, ainsi que l’a rappelé l’hôte de celui-ci. « La paix ne peut signifier la capitulation de l’Ukraine », a indiqué Emmanuel Macron alors que Donald Trump veut plus que jamais mettre un terme à ce conflit.

Les crises internationales comme carburant

Quitte à pactiser avec un Poutine, dont les Européens se méfient. Surtout, le président français veut porter le leadership du déploiement d’une force internationale conjointe afin de garantir la sécurité de l’Ukraine après un cessez-le-feu.

Comme le relève Le Parisien, la stratégie de Macron s’appuie sur une conviction de longue date : l’Europe doit renforcer sa « souveraineté stratégique ». Cette position, qu’il défend depuis son premier mandat, commence à trouver un écho favorable auprès de ses pairs.

Le Premier ministre Keir Starmer a ainsi annoncé que le Royaume-Uni augmenterait ses dépenses militaires à 2,5% du PIB d’ici 2027. Le futur chancelier allemand Friedrich Merz semble également favorable à une défense européenne commune, et la Commission européenne envisage d’assouplir la règle des 3% de déficit pour les dépenses militaires.

« Il essaie de capter les crises à son profit« , analyse Bertrand Badie, professeur émérite à Sciences-Po, dans le quotidien francilien à propos du président français.

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