Opiniatre 25 mars 2018

L’histoire aurait pu rester anecdotique pour ce chauffeur. Flashé pour excès de vitesse, il a au même moment adressé un doigt d’honneur au radar automatique. Aujourd’hui, presque trois ans après les faits, il risque la prison ferme

Tout s’est passé en mai 2015. Un automobiliste de 46 ans risque de deux à quatre mois de prison ferme pour avoir adressé un geste obscène à un radar automatique. Il a été entendu par le tribunal de Roannes en Auvergne, pour « outrage à une personne chargée d’une mission de service public ».

Bien que l’automobiliste reconnaisse avec bonne foi son excès de vitesse, il nie farouchement avoir adressé un doigt d’honneur à non pas un, mais deux radars ! Ceux de Saint-Forgeux-Lespinasse et de Bessay-sur-Allier (Auvergne- Rhône-Alpes).

Son avocat, maitre Jamel Mallem dénonce l’absurdité de la situation en soulignant qu’un individu ne peut pas être condamné pour avoir adressé un doigt d’honneur à un radar… « Le délit d’outrage à une machine n’existe pas dans le droit français » a-t-il martelé devant les juges du tribunal de Roannes.

L’accusation, elle, a maintenu que cet automobiliste peut tout à fait être condamné. En effet, bien que le geste était adressé à une machine, elle considère que, par extension, cela représentait un outrage aux fonctionnaires chargés de visualiser les images, au centre d’identification de Rennes. C’est donc pour ce motif et poursuivi et qu’il risque la prison ferme.

L’automobiliste ne l’entend pas de cette oreille. Il a bien fait un doigt, mais ce dernier n’était en aucun cas adressé au radar ! « A ce moment là, j’étais en discussion avec ma campagne, et j’étais énervé car elle me parlait de son ex-compagnon. Le doigt d’honneur lui était destiné » a-t-il tenté d’expliquer, en vain.

A cela, vient s’ajouter une accusation selon laquelle il aurait volontairement masqué sa plaque d’immatriculation dans le but de ne pas pouvoir être identifié. Il est aussi entendu pour avoir conduit sous l’emprise de l’alcool pendant l’été 2017.

Au regard des divers accusations qui lui sont imputées, la Justice ne croira surement pas à la version selon laquelle le doigt d’honneur n’était pas adressé aux agents de la fonction publique… Le délibéré sera rendu le 3 avril.

 

 

Leave a comment.

Your email address will not be published. Required fields are marked*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.