Sur internet, Marlène Schiappa s’est attaqué à tous ceux qui l’accusent d’avoir exagéré l’attaque de son domicile par des filets jaunes. Après avoir fait bloquer les comptes par Twitter, elle menace maintenant de trainer les réfractaires devant la justice pour qu’ils répondent de leur calomnie.
Marlène Schiappa est en ce moment en rogne contre les médias, contre les gilets jaunes, contre les internautes, contre tous ceux qui l’accusent d’avoir grossi l’attaque de son domicile par des gilets jaunes. En début de semaine, une vidéo largement partagée sur internet remettait en cause tout ou partie de sa version sur le présumé assaut nocturne des gilets jaunes à son domicile. La presse, dont Libération, s’est alors emparée de cette affaire et a livré son propre sentiment. Celui-ci laissait penser que Marlène Schiappa ne disait pas vrai, ou au mieux a exagéré les faits. La concernée n’a pas apprécié l’interprétation faite par les médias de sa mésaventure.
Marlène Schiappa s’interroge
Sur l’une de ses pages Facebook, la secrétaire d’Etat affirme d’emblée qu’elle a dû faire violence sur elle pour ne pas éclater de rage : « Que de sang-froid me faut-il pour ne pas répondre à la haine par la haine à la violence par la violence à la bêtise par la bêtise », a-t-elle écrit. Par la suite, elle entame une série d’interrogations introduites par la métaphore, « A quel moment ». « À quel moment notre société a renversé son système de valeurs au point de considérer que les victimes sont les coupables et les agresseurs des victimes ? À quel moment des personnes trouvent normal, excusable, pas grave ce qui s’est passé ? À quel moment on se dit que la version des auteurs des faits est la version qui fait foi ? À quel moment des organes de presse respectables estiment que c’est une bonne idée de publier des photos de mon domicile familial alors que certains appellent à recommencer sur des grandes chaînes de télé où ils ont table ouverte ? A quel moment le journaliste en plateau ne condamne pas ces propos et lance la météo après avoir ouvert un micro pour un appel à recommencer ? ».
« S’il se passe encore autre chose, chacun prendra ses responsabilités »
La secrétaire d’Etat continue ses interrogations en s’attaquant directement à Edwy Plenel, rédacteur en chef de Mediapart. « À quel moment Edwy Plenel estime pertinent de m’attaquer, de me traiter de menteuse (précisément de “fake news avec un problème avec la vérité”) sans rien condamner de l’action en question ? À quel moment s’intéresse-t-il au cyber-harcèlement en meute contre moi et ma famille qu’il sait pertinemment déclencher avec ce tweet mensonger ? […] ». Puis elle avertit : « S’il se passe encore autre chose, chacun prendra ses responsabilités.
Twitter exécute les ordres de Marlène Schiappa
En attendant, la secrétaire d’Etat a appelé la direction de Twitter pour lui demander de bloquer systématiquement les comptes qui partagent la vidéo montrant son domicile. Twitter s’exécute fort bien, avec une rapidité qui étonne certaines personnes. « Le plus étonnant dans cette affaire, c’est la célérité suspecte avec laquelle Twitter a agi. Il y a deux poids, deux mesures si on se retrouve avec des entreprises privées qui agissent en quelques heures quand c’est une personnalité politique – a fortiori une membre du gouvernement – qui le demande, alors qu’elles mettent beaucoup plus de temps à réagir lorsque c’est un simple citoyen qui fait le signalement », se plaint le propriétaire du compte ObjectifOcéan auprès de Franceinfo.