La France organise, du mardi au vendredi, un séminaire à Singapour sur la pédophilie via internet. L’enjeu de ce séminaire, qui réunira plus d’une centaine de spécialistes du sujet et des représentants de 24 pays, est de trouver de nouvelles tendances, de nouvelles possibilités de lutter contre ce phénomène et de renforcer les réseaux de contacts entre différents services.
A partir d’aujourd’hui, et ce jusqu’au vendredi, un séminaire a lieu à Singapour sur la pédophilie par le biais d’internet, à l’initiative de la France. Face à l’explosion de la consommation du live-streaming de viols d’enfants, notamment aux Philippines, la France a cru bon de mobiliser tous les pays pour endiguer ce phénomène.
« Ils vont commander sur Internet des viols d’enfants en direct »
Si les pédophiles ont maintenant du mal à se rendre en Asie du Sud-Est pour abuser d’enfants, à cause du renforcement de la traque transnationale, ils sont de plus en plus nombreux à regarder des victimes se faire violer en direct sur Internet. Grâce à des logiciels ou applications comme Skype, et en ne déboursant que quelques dizaines de dollars, ils assouvissent facilement leur fantasme, alimentant du coup les réseaux. « Ils vont commander sur Internet, par le biais de réseaux, d’intermédiaires, des viols d’enfants en direct. Les victimes, elles, se trouvent à l’étranger, dans des pays d’Asie du Sud-Est. Un rendez-vous est pris, un intermédiaire se trouve avec l’enfant et obéit à la personne derrière son écran. Un viol d’enfant entre 4 et 9 ans, ça coûte entre 30 et 100 dollars » a expliqué le commissaire divisionnaire Yann le Goff, attaché régional de sécurité intérieure dans la zone, au site 20 Minutes.
Le phénomène explose dans les pays pauvres et densément peuplés
L’une des affaires de pédophilie internationale, les plus médiatisées en France, concerne Jean-Christophe Q.. Ce professeur de français qui travaillait à Singapour a été mis en examen en France début avril pour avoir activement participé à cette pratique en Thaïlande, en prenant soin de filmer son acte.
La pédophilie via internet prospère dans les pays ayant une population très importante et qui connaissent en même temps une grande paupérisation. « Là-bas, 60 dollars peuvent permettre à des familles de vivre, souligne l’attaché régional de sécurité intérieure. Cela explique en partie pourquoi ce phénomène est possible. Les réseaux profitent des enfants des rues, des familles extrêmement pauvres ».
Une nécessaire collaboration avec les organismes bancaires et les acteurs d’internet
C’est pourquoi quinze de ces pays pauvres d’Asie du Sud-est ont été invités par la France à ce séminaire intitulé « Lutter contre l’exploitation sexuelle des mineurs : de l’image numérique à l’enfant abusé ». « Ce sera l’occasion de discuter des nouvelles tendances, des possibilités de lutter contre ce phénomène, de renforcer notre réseau de contacts. Un volet, notamment, sera consacré à la lutte contre le financement » précise le commissaire divisionnaire Yann le Goff.
Pour lutter efficacement contre la pédophilie sur internet, les pays concernés mettront en place des partenariats avec plusieurs organismes bancaires, comme Mastercard, Western Union ou PayPal pour tracer les transactions bancaires. Ils comptent également associer des acteurs de l’internet comme Facebook et Skype. Si le premier a déjà donné son accord pour une collaboration, le second n’aurait toujours pas répondu à la sollicitation.