Megan Rapinoe, la co-capitaine de l’équipe américaine de football féminin, a tenu un discours très engagé, le mercredi 10 juillet sur les marches de l’hôtel de ville de New York. C’était à l’occasion de la présentation du trophée de la coupe du monde gagnée en France. Elle a notamment appelé à plus d’amour et moins de haine dans le monde, tout en demandant à Donald Trump de cesser d’exclure certains citoyens américains.
Les Stars and Stripes accueillies par des milliers de fans
Les joueuses de l’équipe américaine de football ont défilé mercredi sur Broadway au milieu de dizaines de milliers de fans pour présenter le trophée de la coupe du monde. En apothéose, Megan Rapinoe a tenu un discours très sensible et engagé devant l’Hôtel de ville à Manhattan. Dans cette allocution de six minutes, la co-capitaine de des Stars and Stripes (avec Carli Lloyd, Becky Sauerbrunn et Alex Morgan) a appelé à cultiver l’amour, dans ce monde rempli de haine.
Il faut dire que ces dernières années, l’homophobie a pris de l’ampleur dans la société américaine. Régulièrement des homophobes brûlent des drapeaux arc-en-ciel, symbole de la communauté LGBT, et vont même jusqu’à commettre des crimes. Les meurtres d’homosexuels ont augmenté de 64% aux Etats Unis selon des statistiques du NYPD révélées par le New York Times.
Le discours rassembleur de la co-capitaine
Dans son discours, Megan Rapinoe a déclaré que « C’est notre responsabilité de rendre ce monde meilleur » au-delà de nos différences. « On a les cheveux roses et violets, on a des tatouages, des dreadlocks. On a des filles blanches, des filles noires et tout ce qu’il y a entre les deux. Des filles hétéros, des filles gay ». Elle ajoute que c’est un honneur absolu pour elle d’avoir été co-capitaine durant le mondial en France. Le milieu offensif américain a poursuivi son allocution en rappelant qu’« Il y a eu tellement de controverses au cours des dernières années. J’en ai été la cible, j’en ai été à l’origine. […] Mais il est temps de se rassembler. […] Nous devons nous améliorer. Nous devons aimer plus, haïr moins. […] C’est notre responsabilité de rendre ce monde meilleur. ».
« Je n’irai pas » à la Maison Blanche
Puis elle s’est adressé directement à son nouvel ennemi juré Donald Trump. « Votre message exclut les gens. Vous m’excluez. Vous excluez les gens qui me ressemblent. Vous excluez les gens de couleur. Vous excluez… des Américains qui vous soutiennent peut-être ! […] Lorsque vous dites qu’il faut rendre sa grandeur à l’Amérique, vous vous référez à une époque qui n’était pas grande pour tout le monde. », a déclaré Megan Rapinoe, qui avait refusé d’aller à la Maison Blanche présenter la quatrième coupe du monde de son pays au président américain. « Je n’irai pas. Et je crois que toutes les membres de l’équipe à qui j’ai parlé explicitement de cela n’iront pas. », avait-elle lancé au cours d’une interview sur CNN.
Son nouveau rôle ne plaît pas à tout le monde
Après ce discours, le hashtag #Megan2020 est né sur les réseaux sociaux, pour encourager la joueuse à se présenter à la présidentielle américaine de 2020 face à Donald Trump. Si la politique ne fait pas partie de ses ambitions, la joueuse de 34 ans n’hésite pas à se poser en porte-parole des droits des femmes, de la communauté LGBT et même des minorités. Mais le costume endossé par la n°15 de Seattle agace certains Américains au point que des affiches à son effigie ont été vandalisées à New York.