Opiniatre 23 janvier 2020
L'un des stades pour la Coupe du monde de football au Qatar en 2022.

 

Alors qu’il fait l’objet de vives critiques de défenseurs des droits de l’Homme, le Qatar a publié mardi, avec la FIFA, un document l’engageant à respecter les droits des travailleurs immigrés et des personnes LGBT ainsi que la protection des militants et journalistes. Ne serait-ce que le temps du tournoi !

22 objectifs et plus de 70 initiatives et programmes concrets

Le Qatar a toujours eu maille à partir avec le respect des droits de l’Homme. Mais, pour la Coupe du monde 2022 qu’il accueille, le pays est prêt à faire quelques sacrifices. En collaboration avec la FIFA, le riche petit Etat de la péninsule arabique a publié mardi à Doha une stratégie commune pour cette compétition majeure, insistant sur le respect des droits des travailleurs immigrés et des personnes LGBT ainsi que la protection des militants et journalistes.

Le document de 112 pages énonce également les engagements du Qatar pour rendre le tournoi accessible à tous les groupes, y compris les personnes handicapées, à stimuler le développement économique, à protéger l’environnement et à promouvoir des pratiques commerciales éthiques. « Un total de 22 objectifs ont été décrits en détail, ainsi que plus de 70 initiatives et programmes concrets pour mettre en œuvre la stratégie », ont souligné la FIFA et le Comité d’organisation du Qatar dans un communiqué conjoint.

Concernant les droits des travailleurs (maltraité sur les chantiers du Mondial), le document indique que le Qatar veillera à promouvoir « des conditions de travail et de vie décentes et un recrutement équitable ».

Le Qatar se dit pleinement conscient de sa responsabilité vis-à-vis des droits de l’Homme

La stratégie commune souligne par ailleurs que la FIFA interdit durant ses événements « toute forme de discrimination contre un pays, des personnes ou des groupes de personnes fondée sur l’origine ethnique, la couleur de peau, la nationalité, l’origine sociale, le sexe, l’orientation sexuelle, le handicap, la langue, la religion, les opinions, la richesse, la naissance ou tout autre statut ».

Les agents de sécurité publics et privés recevront en outre une formation spécialisée en matière de droits humains et des conseils sur la manière d’agir avec les médias et les militants, selon la stratégie. « En tant que pays hôte de la Coupe du monde 2022, le Qatar est pleinement conscient de sa responsabilité de respecter les politiques de la FIFA en matière de droits humains et de non-discrimination », ajoute le document.

La stratégie bien belle, mais pas claire

La secrétaire générale de la FIFA, Fatma Samoura, a déclaré que le tournoi « offre une occasion unique d’apporter des changements positifs, une occasion que la FIFA et le Qatar ne peuvent pas et ne veulent pas laisser passer ».

Pour l’analyste James Dorsey, le Qatar « peut se féliciter » de cette initiative car elle « l’aide à projeter l’image d’un défenseur des droits humains ». Mais il a estimé que la mise en œuvre de cette stratégie n’est pas claire.

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