Opiniatre 15 juillet 2020
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Accusé de faire du greenwashing, il y a quelques mois, BlackRock a décidé de montrer les crocs face aux multinationales sur la gestion de la question climatique. Le groupe mondial de gestion d’actifs épingle, dans un rapport publié mardi, 53 sociétés cotées et met sous surveillance 191 de plus, estimant que leurs efforts dans le domaine restent insuffisants.

Dans un rapport publié mardi 14 juillet, le premier groupe mondial de gestion d’actifs, BlackRock, a indiqué qu’il avait placé 191 entreprises « sous surveillance » pour insuffisance des progrès sur les questions climatiques. Il a aussi épinglé 53 entreprises, en votant contre la réélection de leurs administrateurs. Les entreprises contre lesquelles BlackRock a voté proviennent de diverses industries, bien que le secteur de l’énergie représente à lui seul 37 des 53 entreprises sanctionnées. En effet, le groupe de gestion d’actifs a également voté contre sept sociétés de services publics, quatre groupes industriels, quatre sociétés de matériaux et une société financière. Parmi ces entreprises, on trouve notamment le constructeur automobile allemand Daimler, la compagnie aérienne allemande Lufthansa, le spécialiste français des gaz industriels Air Liquide, le géant pétrolier américain ExxonMobil et le constructeur automobile suédois Volvo.

BlackRock a fait volte-face

Ce rapport doit mettre la pression sur les multinationales indexées. Celles-ci ont désormais entre 12 et 18 mois pour répondre aux attentes de BlackRock en matière de politique climatique. Le rapport doit en même temps permettre de dissiper une méfiance vive, mais compréhensible envers la nouvelle attitude de BlackRock. Ce groupe de gestion d’actifs (6 800 milliards de dollars d’actifs gérés), basé à New York, est dans le viseur des ONG de protection de l’environnement et des écologistes. En 2019, il n’a voté qu’en faveur de 5 résolutions climatiques sur 41. Après avoir voté contre le Climate Action 100+, une coalition de 370 grands investisseurs engagés contre le réchauffement climatique, il a finalement fait volteface en janvier dernier en rejoignant l’organisme.

Les intérêts ne seront pas sacrifiés pour autant…

Malheureusement pour BlackRock, les ONG n’ont pas cru en sa bonne volonté. Elles ont pointé un greenwashing du groupe. Cette nouvelle action vise donc à les convaincre de son changement de cap. Néanmoins, comme une assurance aux multinationales, BlackRock souligne que sa nouvelle politique reste guidée en priorité par des intérêts financiers. « Notre approche sur les questions climatiques en particulier consiste à concentrer nos efforts sur les secteurs et les entreprises où le changement climatique représente le plus grand risque matériel pour les investissements de nos clients », a précisé le groupe de gestion d’actifs.

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