Son nom tient seulement en deux mots. Mais le projet est tentaculaire et secoue le microcosme footballistique mondial depuis le dimanche 18 avril dernier. Alors, qu’est-ce que la Super Ligue et pourquoi suscite-t-il autant de commentaires ?
Un projet de longue date
C’était dans l’ère depuis plusieurs années. Certains le voyaient même comme inévitable. À l’image d’Arsène Wenger, ancien manager d’Arsenal, qui en parlait au journal britannique The Guardian en 2009. Plus récemment en 2018, Mediapart sonnait l’alerte dans le sillage des Football Leaks, évoquant un projet déjà très avancé. La Super Ligue n’est donc pas un fantasme sorti de nulle part. C’est un projet mûrement réfléchi et suspendu de longue date sur la tête de l’UEFA par un noyau restreint des plus grands clubs européens. L’objectif étant de jeter l’actuelle Ligue des champions aux oubliettes.
Quels en sont les acteurs ?
Au nombre des concepteurs du projet officiellement annoncé dimanche dernier, figure douze clubs d’Europe dont : le Real Madrid, le FC Barcelone, la Juventus Turin, Manchester United, Liverpool, Chelsea, Arsenal, Tottenham, Atletico Madrid, l’Inter Milan, l’AC Milan et Manchester City. À ces noms viendront s’ajouter 8 autres équipes du Vieux continent parmi lesquelles 5 en qualité d’invités.
L’idée consiste à organiser chaque saison des matchs entre les membres avec à terme des playoffs pour déterminer le vainqueur final. L’heureux élu devrait recevoir une belle somme en plus des 3,5 milliards d’euros de frais d’adhésion que les 20 vont se partager, selon le communiqué d’annonce.
Pourquoi autant de critiques ?
Les géniteurs de la Super Ligue s’attendaient-ils à faire autant l’unanimité contre eux ? Un peu sans doute. Car le projet a toujours suscité beaucoup de désapprobation. Ces désaccords qui vont crescendo depuis l’annonce officielle mettent en évidence principalement deux camps.
D’abord les instances faîtières du football. Première concernée, l’UEFA a d’ores et déjà signifié son opposition aux porteurs du projet, déplorant une initiative en porte-à-faux avec ses valeurs. Craignant que sa lucrative Ligue des champions ne soit ringardisée à tous les égards, le président Aleksander Čeferin a menacé de sanctions tous les clubs participants à cette ligue fermée ainsi que leurs joueurs.
Chez les passionnés et autres observateurs du cuir rond, c’est également la désolation. Les mots ne sont pas assez durs pour condamner un projet qui, selon plusieurs voix, fait la part belle uniquement à l’argent. Finis l’équité ou le mérite sportif, d’autant plus que les clubs fondateurs seront assurés d’y participer année après année.