Le leader des Patriotes se met en hors course du scrutin d’avril, incapable de réunir les 500 parrainages nécessaires à la validation de son dossier. Un échec d’un système et de cet ancien du Front national décidément inapte à évoluer seul.
La course à l’Élysée, c’est déjà fini pour Florian Philippot huit mois après ses débuts. Le patron du parti Les Patriotes a annoncé son retrait du scrutin, ce vendredi 18 février dans un communiqué. En cause, son incapacité à réunir les 500 parrainages d’élus nécessaires à la validation de son dossier par le Conseil constitutionnel.
Les candidats en quête d’un fauteuil élyséen sont en effet tenus depuis 1976 d’obtenir ces signatures des maires, députés, conseillers départementaux, sénateurs entre autres, de 30 départements différents au plus tard le sixième vendredi précédent la date de l’élection. Les Sages chargés de la validation des parrains procèdent depuis le 1er février à un décompte deux fois par semaine. Le dernier publié jeudi 17 février ne crédite Florian Philippot que d’un seul parrain.
Victime d’un système
À un mois de la clôture de réception des signatures, il a donc choisi de s’écraser, car incapable de franchir cette étape fatidique. L’inspecteur de l’administration apparaît ainsi comme la dernière victime d’un système de parrainage de plus en plus critiqué, car ne favorisant que les prétendants à l’Élysée soutenus par un parti suffisamment ancré dans le paysage politique national. À l’image d’Emmanuel Macron, Valérie Pécresse, Anne Hidalgo et autres déjà crédités de plus de 500 signatures.
Des signatures dont la quête a été rendue encore plus difficile depuis la décision entérinée par la loi en 2016 de publier systématiquement l’identité des parrains. Une mesure censée participer selon le Conseil constitutionnel, au devoir de transparence des élus envers leurs mandants, que de nombreuses personnalités politiques dénoncent.
Ballon de baudruche
Florian Philippot a donc beau jeu de justifier sa décision par « un système de parrainages vicié », comme écrit dans son communiqué. Il n’en demeure pas moins que cet échec à participer à la présidentielle reflète également son incapacité à briller en dehors du Rassemblement national. L’ex-numéro deux de Marine Le Pen a en effet claqué la porte du parti en 2017 sur fond de lutte d’influence après six ans de compagnonnage. Depuis, il va de déconvenue en déconvenue sur le plan politique.
On pouvait pourtant attendre de lui cette fois-ci qu’il capitalise sur le mouvement anti-pass sanitaire dont l’homme est une des figures de proue. Qui soutiendra-t-il en avril ? Le soin de cette décision est laissé aux adhérents de son parti.