Opiniatre 5 juin 2022
Des camions dans une mine en Azerbaïdjan.

D’après une étude de l’éditeur Data Bridge Market Research, publiée en avril 2022, le marché des éléments de terres rares devrait croitre de 10% pour atteindre une valorisation de 7,3 milliards de dollars américains d’ici la fin de 2026. Une grande partie de cette importante manne reviendra indubitablement à la Chine, qui pèse 70% de la production mondiale et qui a récemment créé un mastodonte du secteur, China Rare Earth Group.

Dans un rapport publié en avril dernier, Data Bridge Market Research prédit que le marché des éléments de terres rares connaîtra une croissance remarquable jusqu’à 2028 au moins. Il va précisément croitre de 10,2 % annuellement entre 2022 et 2026 pour atteindre une valorisation de 7,3 milliards de dollars à cette échéance, contre 3,5 milliards de dollars américains en 2020. Soit un potentiel de croissance multiplié par deux en moins de cinq ans. L’étude prévoit aussi que les aimants absorbent plus de 80 % de la production de ces métaux, contre 30% actuellement. Le reste ira notamment à la fabrication des semi-conducteurs.

Hausse de la consommation de certaines technologies

Cette hausse de la part des aimants s’explique par l’augmentation de la demande des véhicules électriques. Il y aura une multiplication par dix des ventes pour atteindre 32 millions d’unités d’ici 2030. Cette croissance reposera aussi sur l’électronique grand public (smartphones, téléviseurs, etc.) et les technologies d’éoliennes. On devrait enregistrer 40 GW par an de nouvelles installations sur terre et 228 GW en offshore, entre les années 2020 et 2030. L’on s’attend également à une utilisation supplémentaire d’aimants dans divers équipements médicaux. Par exemple les stimulateurs cardiaques, les appareils d’IRM, les pompes à insuline et les appareils d’apnée du sommeil.

Né de la fusion des principaux exploitants du sud

La zone Asie-Pacifique devrait capter tout ce marché, en particulier l’Australie, deuxième producteur mondial, et la Chine, le géant mondial. L’empire du milieu pesait récemment jusqu’à 70% de la production mondiale. Cette part a un peu fondu ces dernières années car elle s’établissait à 90% au début du millénaire. Pour consolider sa position, voire revenir à celle d’antan, le pays a créé en décembre 2021 un mastodonte des terres rares baptisé China Rare Earth Group. Ce conglomérat est né de la fusion des principaux exploitants du sud que sont China Minmetals Rare Earth, Chinalco Rare Earth & Metals, China Southern Rare Earth Group. A ceux-là s’ajoutent deux sociétés de recherche à savoir Ganzhou Zhonglan Rare Earth New Material Technology et Jiangxi Ganzhou.

Une puissante arme géopolitique

China Rare Earth Group représente près d’un tiers de la production de terres rares de la Chine et 60 à 70% de sa production de terres rares lourdes. Cette méga-entreprise doit stabiliser les approvisionnements chinois et valoriser les prix, jusque-là bas de gamme à cause de la forte concurrence des acteurs locaux. Pékin espère aussi secrètement s’en servir comme d’un levier de pression dans de futures négociations commerciales avec les Etats Unis et l’Union européenne. Washington et Bruxelles dépendent respectivement à 80 et 90% de la production chinoise. China Rare Earth Group devrait renforcer cette emprise grâce à sa capacité financière et au large réseau de raffinage de produits bruts dont dispose la Chine. Elle doit surtout permettre au pays de capter l’essentiel de la croissance du secteur des terres rares.

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