Opiniatre 25 juillet 2022
Un infirmier avec une seringue et un flacon du vaccin du covid-19

 

Les soignants non vaccinés ne seront peut-être pas réintégrés dans le corps médical. La HAS estime que ces médecins et infirmiers ont commis une faute professionnelle et pourraient mettre en danger la vie de leurs patients. Pour les concernés et leurs soutiens, il s’agit avant tout d’une décision politique et non scientifique.

La Haute autorité de la santé (HAS), dont l’avis devrait servir de base au gouvernement, s’est prononcé vendredi en faveur du maintien de l’obligation de vaccination contre le Covid-19 du personnel soignant. Ce qui doit conduire à un refus du gouvernement de réintégrer les soignants non-vaccinés. Dans un avis publié mardi, l’Académie de médecine avait émis le même avis estimant qu’il s’agirait d’une erreur si ces médecins et infirmiers suspendus retrouvaient leurs postes. Elle a expliqué que « tout refus de se faire vacciner motivé par des convictions personnelles est respectable, mais incompatible avec le métier de soignant. ».

Moins efficace, mais utile pour les plus fragiles

La HAS, elle, juste sa décision par le fait que les données actuelles sur le Covid-19 ne sont pas de nature à remettre en cause l’obligation vaccinale. Elle relève le grand nombre de contaminations en France à cause du variant Omicron. Elle conteste en outre l’argument selon lequel les vaccins n’ont plus d’intérêt sur le plan collectif. Selon l’institution, ils gardent leur efficacité, même si celle-ci décline au fil des mois. Tout tiendrait dans la dose de rappel, qui permettrait de booster à nouveau l’immunité. Enfin, elle rappelle aux réfractaires que la vaccination reste la meilleure protection pour les personnes soignées ou accompagnées, au premier rang desquelles les plus vulnérables.

Refus d’accorder une victoire aux anti-vax  

En réaction à la décision de la HAS, le ministre de la Santé, François Braun a émis à son tour un avis « négatif ». Lui aussi fait valoir la rationalité scientifique, qui voudrait que les médecins continuent d’exiger le vaccin même quand il ne fait plus vraiment ses preuves. Mais pour les soignants suspendus et leurs soutiens, le refus de leur réintégration relève avant tout du politique. En effet, l’objectif serait d’éviter de nourrir le complotisme puisque les anti-vax verraient cette décision comme une victoire de leurs opinions.

Les soignants suspendus, eux, ne se considèrent pas comme des anti-vax. Ils seraient simplement prudents face à un produit expérimental. Ils voient même cette obligation vaccinale comme un réel chantage du gouvernement, qui ne mesurerait pas les risques à long terme. Par ailleurs cette décision serait simplement aberrante au sein de l’hôpital d’autant que les soignants positifs au covid continuent de travailler s’ils sont vaccinés. Tandis qu’eux sont empêchés d’exercice, même avec un résultat négatif au test et le strict respect des gestes barrières.

Seulement 0,3 % des agents de santé

Si elles ne soutiennent pas les soignants non-vaccinés, certaines pointe une décision inappropriée dans un contexte de manque de personnel. Selon des praticiens et élus, la France ne peut pas se passer actuellement de blouses blanches dans la situation catastrophique dans laquelle se trouve l’hôpital public. C’est notamment l’avis des députés de l’opposition (LFI, RN, LR, etc.) qui ont plaidé pour la réintégration du personnel sanctionné. Mais le gouvernement fait valoir que ces suspendus ne pèsent pas dans l’effectif total. Il seraient seulement 600 infirmiers hospitaliers sur 240 000 et 75 médecins et pharmaciens sur 85 000 en France. Ce qui représente à peu près 0,3 % du total des agents.

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